La Plateforme, le film espagnol de science-fiction et d’horreur de la réalisatrice Galder Gaztelu-Urrutia diffusé sur Netflix, a fait sensation avec sa parabole dérangeante sur la société, les classes sociales et la distribution inégale des ressources. La narration du film s’achève sur une note de mystère, laissant les spectateurs perplexes et enclins à une profonde réflexion.
Sommaire
Un aperçu de l’intrigue
L’histoire suit Goreng, un homme décidant de rejoindre une prison verticale où, chaque mois, les détenus changent de niveau. L’établissement est surmonté par une cellule dotée d’un banquet de nourriture luxueuse qui descend à chaque étage, laissant les prisonniers au sommet regorgeant de mets somptueux, tandis que ceux en bas se rabattent sur les restes d’un repas déjà consommé. Au fur et à mesure de sa descente le long de la plateforme vers la diabolique zone infernale, Goreng découvre l’indifférence, la barbarie et la folie de la société dans laquelle il est tombé.
Des dialogues à double sens
Chaque dialogue, chaque interaction est une allégorie, menant à la question ultime que soulève le film : Peut-on changer le devenir de la société ou sommes-nous complices, englués dans le système ?
Dans ***La Plateforme, une mystérieuse administration garde le contrôle de la prison. Chacun se demande qui ils sont et pourquoi ils semblent impunis. L’administration est présentée comme un organisme non divulgué, dont l’opaque réputation devient un signe du manque de transparence dans les structures politiques et corporatives de la société moderne.
Un point de vue politique, vraiment ?
Si l’on perçoit le film comme une métaphore de la société contemporaine, chaque plan, chaque scène est une prise de position sur les schémas de domination et de reproduction des inégalités. Cependant, Galder Gaztelu-Urrutia, auteur et metteur en scène, s’est toujours défendu d’avoir voulu émettre un message politique clair. Selon lui, son œuvre n’est pas une invitation à l’action collective ou à la rébellion, mais une interrogation personnelle sur la nature humaine.
Des réflexions telles que “C’est une question qu’il faut poser à notre société. Ça dépend de chacun d’entre nous… Voulons-nous demeurer cette espèce malheureuse, qui dispose de pléthore de nourriture, ou voulons-nous autre chose…” illustrent une intention d’auto-critique sociale plutôt que de revendication politique directe.
Une fin délibérément laissée ouverte
La fin du film ne résout pas toutes les questions. Goreng, métaphoriquement, est la figure de quiconque se rend compte de la cruauté du monde dans lequel il vit. Sa co-détenue précédente, Trimagasi, le guide à distance sur ce qu’il faut faire, mais même son véritable message est confus. L’ambigüité demeure sur le potentiel de réforme de la société ou de l’administration dans le film, et en fin de compte, il appartient à chaque spectateur d’interpréter la leçon morale derrière la parabole.
C’est peut-être là le génie de ***La Plateforme. En amenant les spectateurs à l’embarquer dans ce voyage de l’inhumanité, le film soulève des problèmes de société complexes. Il s’agit, selon l’opinion partagée par le réalisateur, d’une démonstration des inégalités sous-jacentes à notre mode de vie. Il sert à attiser les braises d’une réflexion personnelle, mais en somme, il invite à une introspection collective plutôt qu’à une action politique.